L’ingénierie pédagogique a longtemps été perçue comme un métier « couteau suisse », où les professionnels, polyvalents, développaient leurs compétences sur le terrain pour répondre à des besoins diversifiés. Mais ces dernières années, la digitalisation, accélérée par la crise sanitaire, a profondément redéfini les contours du métier. De nouvelles compétences émergent, des spécialisations se dessinent, et les attentes envers ces professionnels ne cessent de grandir. Face à ces changements, l’étude « Exploration 2030 » propose d’imaginer l’évolution de ce méier à l’horizon 2030. S’appuyant sur des données quantitatives et qualitatives, elle met en lumière non seulement les compétences nécessaires, mais aussi les enjeux sociétaux qui sous-tendent ces transformations.
5 compétences qui redessinent le métier d’ingénieur pédagogique
Aujourd’hui, l’ingénieur pédagogique ne se limite plus à concevoir des contenus. Son rôle s’étend à des champs aussi variés que l’analyse des données, la création de parcours immersifs ou encore la facilitation collaborative. Ces nouvelles compétences répondent à des besoins croissants de personnalisation et de collaboration dans les dispositifs de formation. L’étude « Exploration 2030 » montre à quel point le métier se structure et se spécialise, tout en conservant une forte complémentarité entre les différents profils.
L’étude met en avant 5 axes qui structureront l’ingénierie pédagogique de demain :
- Analyste de données d’apprentissage : “Placer l’étude d’impact au coeur de la formation”
Il ne s’agit pas seulement de collecter des informations, mais de les interpréter pour comprendre les besoins des apprenants, évaluer l’efficacité des dispositifs et affiner les parcours. Cette capacité à analyser et à utiliser les données permet de construire des formations plus pertinentes et impactantes.
- Architecte de formation adaptative : “Piloter la co-construction de dispositifs d’apprentissage tout au long de la vie”
Chaque apprenant a son propre rythme et ses propres besoins. Concevoir des formations capables de s’adapter en temps réel grâce aux technologies, notamment l’intelligence artificielle, constitue une avancée majeure. Cette personnalisation garantit une progression optimisée et une meilleure appropriation des connaissances.
- Concepteur de contenus engageants : “Captiver et immerger les apprenants pour leur faire vivre une expérience marquante »
Alors que l’attention est de plus en plus difficile à capter, créer des contenus engageants est essentiel. Storytelling, gamification, ou encore réalité immersive permettent de créer des expériences d’apprentissage marquantes. Cette compétence repose sur un subtil mélange de créativité et de maîtrise des outils numériques pour susciter l’intérêt et maintenir l’engagement des apprenants.
- Facilitateur collaboratif : “Co-créer et faciliter des expériences d’apprentissage vivantes, pour mieux coopérer face aux enjeux de demain”
L’apprentissage ne se limite pas à l’acquisition individuelle de connaissances : il repose aussi sur la dynamique collective. Concevoir des espaces qui favorisent l’interaction, la co-construction et l’échange d’expertises entre apprenants renforce leur implication. Cette compétence est au cœur des pédagogies actives et de l’intelligence collective.
- Innovateur technophile : “Associer les technologies à l’humain pour proposer des formations augmentées à chacun”
L’utilisation de technologies comme la réalité virtuelle, la réalité augmentée ou l’intelligence artificielle est incontournable. Mais leur intégration doit être réfléchie pour qu’elles enrichissent véritablement l’expérience pédagogique, tout en restant accessibles et inclusives. Cela nécessite une veille constante et une capacité à innover pour répondre aux attentes des apprenants.
Trouver un équilibre entre technologie et humanité
Au-delà des nouvelles compétences du métier d’ingénieur pédagogique, l’étude met en lumière 2 tendances fortes. D’un côté, l’ultra-personnalisation, qui repose sur l’exploitation des données et des outils technologiques, pourrait permettre de créer des expériences sur-mesure. De l’autre, le social learning rappelle que l’apprentissage est avant tout une expérience collective où les interactions humaines jouent un rôle central. Ces deux approches, loin de s’opposer, devront se compléter pour créer des formations qui associent efficacité technologique et richesse des échanges humains.
Vers une ingénierie pédagogique engagée
Enfin, l’étude souligne que plus qu’un métier technique, l’ingénierie pédagogique a un rôle de société à jouer. Elle influence non seulement la façon d’apprendre, mais aussi les valeurs et les compétences transmises. En imaginant des dispositifs hybrides, qui conjuguent innovation technologique et interaction humaine, les professionnels du secteur participent à construire un monde plus inclusif, plus créatif et mieux préparé aux défis de demain.
https://drive.google.com/file/d/1Y9yADvKGiPI6ZCXZOKG7xq-mv-NIZNXB/view

