Le Titre Professionnel de formateur professionnel d’adultes a été révisé par l’arrêté du 7 décembre 2022. Il est enregistré dans le RNCP, sous le même intitulé, pour une durée de 5 ans depuis 29 avril 2023. Les intitulés et les descriptions des compétences ont été modifiés afin de prendre en compte les changements dans le domaine de la formation, notamment le volet RSE, de plus en plus présent dans le secteur.
Révision du Titre Professionnel de formateur professionnel d’adultes
Le REAC ainsi que le Référentiel d’Évaluation (RE) évoluent tous les 5 ans. Pour la période 2023-2027, le Ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion a publié un tout nouveau référentiel, appliqué depuis le 29 avril 2023. De nombreuses évolutions, par rapport au précédent, apparaissent avec notamment 4 blocs de Compétences au lieu de 2.
En résumé
Dans sa précédente version, le Titre Professionnel de formateur professionnel d’adultes était composé de 13 compétences, réparties dans 2 activités types :
- Préparer et animer des actions de formation collectives en intégrant des environnements numériques
- Construire des parcours individualisés et accompagner les apprenants
Aujourd’hui, dans sa nouvelle version, les 13 compétences sont réparties en 4 activités types :
- Concevoir et préparer la formation,
- Animer une formation et évaluer les acquis des apprenants,
- Accompagner les apprenants en formation,
- Inscrire sa pratique professionnelle dans une démarche de qualité et de responsabilité sociale des entreprises.
Zoom sur le volet RSE
Concernant cette quatrième activité, le REAC stipule dans sa description :“Dans ses pratiques, il (le formateur) applique et sensibilise les apprenants aux principes de la
RSE, notamment concernant la non-discrimination ou les écogestes.”
La RSE touche aujourd’hui tous les métiers et tous les secteurs d’activité. Il était donc naturel que le référentiel s’adapte en l’intégrant. D’autant plus que, selon le baromètre Cegos sur la RSE : “70 % des collaborateurs connaissent la notion de RSE, mais seuls 29 % d’entre eux savent précisément de quoi il s’agit” et “seuls 35 % des collaborateurs interrogés jugent les actions RSE mises en place par leur organisation”.
D’après le descriptif du REAC, le formateur doit donc connaître les enjeux RSE, notamment en termes de non-discrimination et d’éco-gestes, les appliquer et sensibiliser les apprenants. Cette compétence peut donc s’exercer durant le temps de formation, mais aussi en amont, seul ou en collaboration avec d’autres formateurs, en tenant compte de la RSE, de la réglementation de la formation professionnelle et du domaine de spécialité, et du cadre contractuel de la formation.
Pour mieux comprendre les attendus de ce nouveau volet RSE dans le titre Professionnel de formateur professionnel d’adultes, il est intéressant d’analyser les 2 critères RSE cités :
- Non-discrimination
Le formateur doit adopter des comportements et avoir des pratiques non-discriminatoires. Cela signifie qu’il doit permettre à tous les apprenants, de manière égale et équitable, de bénéficier des apports de la formation dans un cadre sain et sécurisé. Ils ne doivent pas être traités de manière moins avantageuse en raison de leur sexe, leur origine raciale ou ethnique, leur religion ou leurs convictions, leur handicap, leur âge, leur orientation sexuelle…
Ces comportements et pratiques non-discriminatoires doivent être non seulement intégrés par le formateur lui-même mais il doit également sensibiliser ses apprenants sur ces sujets. Cela peut se concrétiser en évitant, par exemple, lors d’un exercice de donner des rôles stéréotypés aux apprenants : un homme blanc dans le rôle d’un chef d’entreprise, une femme secrétaire… Il s’agit également de bien choisir les exemples cités et les images afin d’éviter de renforcer les discriminations.
Comme évoqué dans une brève précédente, le langage épicène peut être adopté. Une manière d’éviter les discriminations liées au genre. Ce langage, différent de l’écriture inclusive, se caractérise par un genre neutre dans le discours oral et les textes écrits.
Non-discrimination, que dit la loi ?
Il est tout de même important de noter que ce principe de non-discrimination est avant tout une obligation légale. À ce jour, la loi reconnait plus de 25 critères de discrimination. Ainsi, défavoriser une personne en raison de ses origines, son sexe, son âge, son handicap, ses opinions… est interdit par la loi et les conventions internationales auxquelles adhère la France.
La définition légale de la discrimination se retrouve à l’article 225-1 du code pénal mais selon les domaines (travail, logement ou autre), des dispositions particulières peuvent être prévues dans d’autres codes comme le code du travail ou le code de l’éducation nationale par exemple ou dans des lois spécifiques.
- Éco-gestes
Avant d’aborder cette thématique des éco-gestes, il convient de définir de quoi il s’agit. Un éco-geste est un geste que chacun peut faire dans son quotidien qui peut aider à réduire la pollution et protéger l’environnement. Il est possible d’adopter des éco-gestes en milieu professionnel et dans le cadre d’une formation.
Quels éco-gestes peuvent être adoptés par le formateur ? Tout d’abord, le formateur peut adopter des éco-gestes en veillant à sa sobriété numérique. Quelques règles peuvent être adoptées comme par exemple favoriser le partage de documents plutôt que l’envoi de fichiers lourds, éviter l’envoi de mails inutiles, supprimer les images dans sa signature mail, utiliser des outils “green” comme ladigitale.dev, ecogine.org…
Durant le temps de formation, le formateur peut également veiller à ce que les éco-gestes soient appliqués par l’ensemble des apprenants : utilisation de poubelles de tri, suppression des gobelets au profit de tasses, ne pas surchauffer ou sur-climatiser la salle de formation, éteindre les lumières et/ou le matériel nécessaire à la formation durant la pause déjeuner…
Sources :
Arrêté du 7 décembre 2022 relatif au titre professionnel de formateur professionnel d’adultes : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046751421

