En 2025, les compétences des métiers de la formation évoluent sous l’effet de la digitalisation, de l’essor de l’IA et des enjeux RSE. Les offres d’emploi commencent à mettre en avant ces nouvelles exigences, bien que timidement pour l’instant, révélant une transformation progressive des attentes du secteur. Trois compétences émergent peu à peu : la maîtrise de l’IA appliquée à la pédagogie, l’intégration des enjeux RSE dans les dispositifs de formation et la conception de contenus accessibles à tous. Une tendance encore discrète, mais qui devrait s’intensifier.
L’IA au service de la pédagogie
L’IA bouleverse la manière dont les formations sont conçues, animées et évaluées. Loin d’être une simple tendance, elle devient un levier incontournable pour personnaliser les parcours et optimiser l’apprentissage.
En 2025, les professionnels de la formation ne pourront pas vraiment faire l’impasse sur l’IA dans leurs pratiques pédagogiques. Ils doivent également comprendre comment l’utiliser efficacement. Cela passe par plusieurs niveaux de compétence :
- Intégrer l’IA dans sa pédagogie : Il est question de savoir choisir et exploiter les outils d’IA en fonction des objectifs pédagogiques, mais aussi de combiner IA et accompagnement humain,
- Maîtriser l’art du prompt : L’interaction avec les IA génératives, comme ChatGPT, Mistral AI, Gemini, etc, passe par la formulation de requêtes. Savoir bien structurer ses prompts permet d’obtenir des réponses pertinentes et d’affiner les résultats,
- Animer des formations en s’appuyant sur des outils IA : L’IA peut être un véritable allié pour enrichir les sessions de formation. Le formateur peut s’appuyer sur l’utilisation de chatbots pédagogiques, des plateformes d’adaptive learning, des outils d’automatisation des évaluations…,
- Développer un esprit critique face aux productions de l’IA pour éviter les biais et garantir la fiabilité des contenus,
- Appliquer une approche éthique : cela implique avant tout de respecter la confidentialité des données. À l’heure de la RSE et de la sobriété numérique, il s’agit aussi d’en faire une utilisation raisonnée, lorsqu’il y a une réelle valeur ajoutée à son utilisation.
L’intégration des enjeux RSE dans les dispositifs de formation
L’intégration des principes de RSE devient de plus en plus courante dans le domaine de la formation. La révision du Titre Professionnel de Formateur Professionnel d’Adultes (TP-FPA) en 2023 en est également la preuve : un volet a été consacré à la sensibilisation aux enjeux RSE.
Ces “nouvelles” compétences RSE ont d’ailleurs été soulignées dans le référentiel RSE de la branche des organismes de formation d’AKTO :
- Intégrer des notions RSE dans les formations : inclure des cas pratiques et des illustrations concrètes de bonnes pratiques RSE dans les modules de formation existants. Cela permet aux apprenants de mieux comprendre les enjeux et d’adopter des réflexes responsables dans leur environnement professionnel,
- Intégrer des pratiques écologiques : notamment en mettant en place des écogestes simples. Il est par exemple possible d’encourager les apprenants à adopter des gestes éco-responsables au quotidien, comme le tri des déchets, la mise à disposition de gobelets et couverts réutilisables, la limitation des impressions papier et l’usage de supports numériques optimisés. Cela peut aussi passer par le fait de promouvoir l’usage de mobilités douces pour se rendre en formation (covoiturage, transports en commun, vélo),
- Sensibiliser les apprenants à la RSE en intégrant des modules dédiés : proposer des formations spécifiques sur la RSE, l’éthique professionnelle et le développement durable, adaptées aux besoins des différents secteurs d’activité,
- Assurer la sobriété numérique dans les outils et plateformes utilisés : privilégier des logiciels écoresponsables, limiter l’usage intensif des solutions d’intelligence artificielle énergivores et éviter la surcharge inutile de données stockées et partagées.
La conception de contenus accessibles à tous
L’accessibilité numérique devient un critère déterminant pour garantir une formation inclusive. Les OF doivent s’assurer que les supports pédagogiques sont accessibles aux personnes en situation de handicap.
Concrètement, cela implique :
- De produire des documents accessibles : Un PDF accessible doit être structuré avec des balises pour les titres, paragraphes et listes, intégrer des textes alternatifs pour les images, permettre une navigation au clavier et offrir un contraste suffisant. Pour en créer, il est possible d’utiliser Word, Canva ou Adobe en appliquant les bonnes pratiques d’accessibilité : structuration des contenus, descriptions d’images et choix de couleurs adaptées. Des outils comme PAVE et PAC permettent de vérifier et d’améliorer l’accessibilité des PDF,
- D’adapter les supports : Pour créer des supports pédagogiques accessibles, il est essentiel d’intégrer des outils visuels et interactifs comme des pictogrammes, images explicatives et vidéos, ainsi que des formats simplifiés comme le Facile à Lire et à Comprendre (FALC). Ce dernier repose sur des phrases courtes, un vocabulaire simple, une mise en page aérée et des illustrations adaptées. Les supports doivent être respectueux des adultes en situation de handicap, en évitant un ton infantilisant et en proposant des contenus utiles et valorisants. Enfin, la co-création avec les personnes concernées et les experts permet d’ajuster les ressources pour une meilleure inclusion.
- D’optimiser les plateformes de formation en ligne : Une plateforme accessible doit offrir une navigation fluide au clavier et permettre d’interagir sans souris grâce aux touches Tab, Maj + Tab et Entrée. Elle doit aussi être compatible avec les technologies d’assistance comme les lecteurs d’écran. Tous les éléments interactifs (boutons, menus, formulaires) doivent être clairement identifiables et utilisables, avec des libellés explicites. Le design ergonomique joue également un rôle clé en assurant des contrastes suffisants et des textes adaptables en taille et en couleur,
- D’améliorer l’accessibilité en visioconférence : Pour garantir une visioconférence accessible à tous, il est essentiel de prendre certaines mesures. Les caméras doivent rester allumées avec des visages bien cadrés pour faciliter la lecture labiale et les indices visuels. Un tour de parole structuré, avec la fonctionnalité « lever la main » et l’annonce des prénoms, évite les interruptions et aide les personnes utilisant des aides auditives. Le sous-titrage en temps réel, disponible sur des plateformes comme Teams, Zoom et Google Meet, améliore la compréhension des échanges. L’usage de supports visuels bien contrastés et lisibles renforce l’accessibilité, et leur diffusion en amont permet aux participants de mieux se préparer.

